land art et écriture

écriture et nature, écrire dans la nature,
écrire la nature, si la nature
nous écrivait, si on écrivait sur la
nature support d’écriture, si la pierre
nous inspirait des mots que l’on
écrirait sur la pierre, sur le bois, sur
le visage du mur qui murmure……..

 

si on inventait le land-écriture …

propositions réalisées en mai 2009, pendant un week-end d’atelier d’écriture dans les Pyrénées. ce travail est expérimental, l’idée directrice
étant de réfléchir à partir du land art aux manières d’écrire sur d’autres supports que le papier, de se laisser inspirer par le
support pour écrire.

il y a eu trois phases de reflexions.

la première étant d’écrire à partir de mots posés dans le lieu.

la deuxième écrire en s’inspirant su lieu et poser les mots dans le lieu ensuite.

la troisième écrire directement sans passer par le papier sur le lieu.

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marcher dans la nature c’est comme se retrouver dans une immense bibliothèque où chaque livre ne contiendrait que des phrases essentielles. c bobin.

 tout se qui nous arrive nous marque physiquement. ce qui inspire Plensa c’est l’idée que les livres nous nourrissent, que ce que nous lisons devient une peau de mots, pénètre en nous, passe dans notre identité, élargit notre conscience et modifie notre compréhension du monde.

Qu’est-ce donc que la Nature? Elle n’est pas la Mère qui nous enfanta. Elle est notre création. C’est dans notre cerveau qu’elle s’éveille à la vie. Les choses sont parce que nous les voyons, et ce que nous voyons, et comment nous le voyons, dépend des arts qui nous ont influencés. Regarder une chose et la voir sont deux actes très différents. On ne voit quelque chose que si l’on en voit la beauté. Alors, et alors seulement, elle vient à l’existence. A présent, les gens voient des brouillards, non parce qu’il y en a, mais parce que des poètes et des peintres leur ont enseigné la mystérieuse beauté de ces effets. Des brouillards ont pu exister pendant des siècles à Londres. J’ose même dire qu’il y en eut. Mais personne ne les a vus et, ainsi, nous ne savons rien d’eux. Ils n’existèrent qu’au jour où l’art les inventa. Maintenant, il faut l’avouer, nous en avons à l’excès. Ils sont devenus le pur maniérisme d’une clique, et le réalisme exagéré de leur méthode donne la bronchite aux gens stupides. Là où l’homme cultivé saisit un effet, l’homme d’esprit inculte attrape un rhume.

Oscar Wilde, « Le déclin du mensonge », Intentions (1928), trad. H. Juin, Éd. UGE, colt 10-18, 1986, pp. 56-57.

Le geste d’écrire est, en premier lieu, geste du bras, de la main engagés dans une aventure dont le signe est la soif ; mais la gorge est sèche et le corps et la pensée, attentifs. Ce n’est que plus tard que l’on s’aperçoit que l’avant-bras sur la page marque la frontière entre ce qui s’écrit et soi-même. D’un côté le vocable, l’ouvrage ; de l’autre, l’écrivain. En vain chercheront-ils à correspondre. Le feuillet demeure le témoin de deux monologues interminables et lorsque la voix se tait, de part et d’autre, c’est l’abîme. […] la parole transcrite, aux poignets de laquelle nous avons passé les fers, que nous avons naïvement cru fixer, conserve sa liberté dans l’étendue de sa pérennité nocturne. Liberté éblouie qui nous effraie et nous angoisse.
Edmond Jabès, Ça suit son cours, Fata Morgana, 1975, p. 50

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