la photo du mois de mai 2014

chaque mois, je vous proposerai une photo et peut-être une contrainte (ou pas …), vous la découvrirez en avant première si vous lisez  « yaksa, la gazette » !
chaque mois vous pourrez poster un texte sur le site www.inventaire.yaksa.fr
et chaque mois un texte sera sélectionné et envoyé au milliard d’abonnés de  » yaksa, la gazette ».

je suis preneuse de propositions photographiques pour les mois à venir, merci de me contacter par mail et de m’envoyer vos images.

la nouvelle photo est :

oeuf

 

 

la photo du mois d’octobre était :

et le texte retenu…

Je me souviens entrer dans l’enceinte de la fête foraine comme onphoto-octobre entre dans l’univers d’Alice aux pays des merveilles et me trouver entêtée par les effluves sucrées et poudrées qui sinuaient dans l’air jusque dans nos narines et nous attiraient vers la cabane du marchand de barbe à papa couleur rose bonbon. On regardait les filets de sucre qui s’enroulaient comme des bribes de nuages autour du bâtonnet en se demandant quand le monsieur s’arrêterait. On sentait les cristaux se caraméliser et dégager une odeur de fraise. Quand brusquement, continuant notre chemin, au détour d’une allée, le parfum sirupeux des pommes d’amour nous envahissait tandis que notre regard s’immobilisait sur cette grosse sucette au rouge écarlate. La nuit survenait et se chargeait de la cacophonie des autos tamponneuses bonhommes et des cris des enfants installés dans les manèges aux personnages toujours souriants, des cris des intrépides embarqués sur la grande roue et de la joyeuse rumeur de la foule qui déambulait. En fond sonore on continuait d’entendre les ritournelles des machines à sous et de celles qui attrapaient les peluches. Mais déjà notre regard se posait sur les guirlandes chatoyantes, le rose fushia des machines à tirettes, les enseignes lumineuses et clignotantes, les éclairages bariolés et scintillants, les stands aux objets fluorescents. Et malgré la harangue des forains pour vous faire jouer à la loterie ou l’on gagne à tous les coups et l’invitation du gros lapin dans les bras du grand costaud, c’est finalement les chouchous dorés tout chauds qui laissaient en bouche un délicieux goût de vanille sucrée qui nous faisaient succomber.  (Valérie, atelier lundi soir)

 

 

 

 

 

 

 

 

celle du mois de septembre était :

 

la plage

Je me sens grosse. Je fais partie des « sans », sans domicile, sans relation physique, sans regard amoureux. J’aime l‘eau qui se frotte et se faufile à mes pieds, le mouvement de la marée, le ressac, la jouissance de ce va-et-vient.Mon vague à l’âme. Devrai-je nager, m’engloutir dans cette mer, ma frimousse, ma jolie tronche, seule émergeant ?

Toi, ta présence, là, juste à côté de moi, ta jeunesse, le ventre plat, fesses galbées, et petite poitrine. Nage, nage ma belle, tu t’éloignes de moi, s’il te plait, laisse ma voie libre de sable mouillé. Laisse- moi être pénétrée de cette odeur d’eau salée, m’envahir les narines aux orteils, me traverser.

Beaucoup plus jeune, je me serai aventurée à m’approcher de toi, te parler, un brin de cour. L’air marin a toujours était pour moi aphrodisiaque. Tu ne me regardes pas, mais si tu le voulais, tu saurais que j’ai aimé autant les femmes que les hommes.

Être enivrée de parfum iodé, parfum d’amour. Être dans mes villes préférées, celles du bord de mer. Être heureuse, me sentir bien, un grand bol d’air, parenté d’un souvenir de mon enfance à la ferme : « bois petite ton grand bol de lait », disait ma mère, « profite ! » .Oh ! que oui ! que j’en ai profité, un peu trop même. Mes rondeurs, en fait je m’en fous. J’aimerais courir, plonger, nager sous l’eau avec toi voisine de plage, te faire des culbutes dans les vagues, te caresser, nous aimer.

Lundi au boulot, les collègues, derrière leur guichet, me chambreront un peu : alors Fernande ! T’es encore parti au grand large, pour ces vacances, tu as une bouille resplendissante, hein la mer, c’est bien ça le plus vivifiant ?

Moi, subrepticement entre deux clients, je ferme les yeux, et respire à fond le peu d’air marin qu’il me reste et je rêve à toi.

Philippe. (atelier château d’eau et mercredi)

2 comments

  1. Bonjour,
    Je trouve cette idée de texte-photo très intéressante et je suis intrigué par ce qu’une photo peut nous faire dire, imaginer, sentir, flirter avec les sens, les odeurs…

  2. Bonjour,

    J’ai lu avec bonheur le recueil de nouvelles « Quand le climat inspire » que vous avez dirigé et
    ai été heureuse de faire votre connaissance, vendredi dernier, à l’Espace Bonnefoy. Je suis intéressée à votre atelier d’écriture du lundi soir. Je sais qu’il est complet mais si une place devait se libérer, je vous serai très reconnaissante de me le signaler. Le cas échéant, puis-je pre-réserver une place dans l’atelier que vous animerez l’année prochaine ?
    En vous remerciant par avance, je me tiens à votre disposition à l’adresse électronique indiquée.
    Cordialement,
    Cristina Noacco

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